Alexandra Mathiolon (Serfim) :
« Préserver nos valeurs et grandir sans grossir »
Directrice générale du groupe Serfim depuis janvier 2020, Alexandra Mathiolon porte en elle depuis longtemps des convictions environnementales profondes. Son objectif, pour l’entreprise familiale active dans les travaux publics, l’environnement et l’énergie : « Préserver nos valeurs et grandir sans grossir ».
Signe de son engagement profond dans la transition environnementale, Alexandra Mathiolon vient de rejoindre le cercle des 150 dirigeants membres de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC), choisis pour leur mobilisation en faveur du climat. À la tête du groupe Serfim depuis janvier 2020, cette ingénieure de formation, qui s’est très vite intéressée aux énergies renouvelables, entend faire de l’entreprise familiale un vrai laboratoire à idées et surtout à projets pour faire bouger les lignes, avec des initiatives ambitieuses et concrètes.
C’est le cas, par exemple, avec Terenvie, née d’un partenariat entre Serpol, filiale dépollution de Serfim, et Vicat. Cette plateforme de valorisation des terres polluées a commencé son activité à Feyzin, dans la Vallée de la Chimie, en juin 2019 sur un terrain de 3,2 ha mis à disposition par la Métropole de Lyon. Grâce à un procédé de traitement des terres polluées innovant, utilisant des plantes et des champignons pour dégrader les polluants (hydrocarbures, métaux lourds, etc.), Terenvie est en mesure de proposer de nouvelles utilisations à ces terres, au lieu de l’enfouissement.
Valoriser les déchets en matières premières
Tout récemment, dans le même objectif de valoriser des déchets en matières premières, Serfim, via Serpol, s’est associé avec l’association Coiffeurs Justes et Territoires Branding pour créer Ecofhair, société à mission. Cette dernière développe des boudins de cales pour les ports de plaisance, confectionnés à partir de cheveux recyclés récupérés par l’association auprès de ses 8 000 coiffeurs adhérents. Les cheveux sont recyclés et transformés par Ecofhair qui travaille avec un Esat du Var. Les premiers boudins de cales ont été installés cet été dans le port de Cavalaire-sur-Mer. « J’ai envie de faire d’Ecofhair le laboratoire RSE du groupe et d’y tester des choses à échelle humaine, notamment sur les questions de gouvernance », explique Alexandra Mathiolon.
Coconstruire une feuille de route RSE avec les collaborateurs
Elle a réuni, cet été, plusieurs collaborateurs du groupe pour travailler sur une feuille de route RSE. « Il y a une vraie exigence là-dessus de nos collaborateurs qui sont engagés, en dehors de leur travail, sur ces sujets-là ». Pour Alexandra Mathiolon, l’entreprise a un « rôle social » qui passe aussi par l’insertion, la formation et la fidélisation… autant de sujets que la jeune femme a saisis à bras-le-corps pour poursuivre le développement de l’entreprise familiale.
Corinne Delisle pour BrefEco